Etre professeur, ce n’est pas enseigner à des élèves fantasmés qui jubileraient devant l’analyse logique ou les fractions, ce n’est pas non plus enseigner aux élèves des siècles passés. Nous enseignons aux enfants d’aujourd’hui... dont force est de constater qu’ils ne retiennent ni ne comprennent comme les élèves des générations précédentes. A la fin de l’année dernière, la question s’est imposée à nous de manière assez définitive.
Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, si nous ne remettions pas en question notre approche, nous continuerions d’assister, impuissants, à la baisse du niveau scolaire. A ce prix, si nous ne prétendions pas faire un peu mieux que les établissements sous contrat, nous n’avions plus aucune raison d’être. Nous avons donc entamé une profonde réflexion à partir de notre expérience auprès des élèves. Nous constatons une vraie difficulté à lier les évènements, à les situer dans le temps ainsi qu’à décloisonner les connaissances acquises dans les différentes disciplines. L’élève ne relie plus spontanément un texte vu en français avec ce qu’il a appris de cette époque en histoire.
Nous avons donc imaginé un programme adossé à l’histoire pour développer la cohérence des enseignements, favoriser la transversalité des disciplines, ancrer les connaissances en leur donnant du sens. Les élèves comprendront que Paris ne s’est pas fait en un jour, et que tout le savoir que nous voulons leur transmettre est le fruit de plusieurs siècles de découvertes, d’expérience, de travail, de culture. Cette progression permet naturellement d’aller du plus simple au plus complexe, en respectant le niveau de compréhension croissant de nos élèves.
- Les élèves de 6e se focalisent sur l’histoire et les auteurs de l’Antiquité, et accèdent progressivement, par les sciences appliquées, aux grandes découvertes de cette période. Le latin antique y est une matière essentielle cette année-là.
- Les élèves de 5e sont immergés dans la longue période du Moyen-Âge et de la Renaissance à travers l’histoire, la littérature, le latin d’église, l’histoire de l’art et les sciences appliquées.
- Les élèves de 4e travaillent davantage sur les XVIIe et XVIIIe siècles, avec un programme de plus en plus lourd en anglais et espagnol, alors que les heures de latin diminuent.
- Les élèves de 3e se concentrent sur les XIXe et XXe siècles. Ils consacrent moins d’heures à la grammaire déjà acquise et au latin (étudié cette année-là à travers les grandes encycliques) et font davantage de langues vivantes. Là encore, le programme de science s’efforce de suivre les découvertes des temps modernes.
Alors que la première année de mise en œuvre de ce programme s’achève, il reste encore beaucoup à faire pour peaufiner et enrichir les cours mais le bilan est déjà très positif. Nous envisageons donc l’année 2025-2026 avec enthousiasme et des idées plein la tête !
Merci pour votre bienveillance et votre soutien qui nous encouragent à faire toujours mieux !
